Un décor de carte postale, l’accueil chaleureux des Mauriciens, l’usage généralisé du français, la reconnaissance de la stabilité politique de l’île et une fiscalité intéressante sont parmi les arguments qui finissent par décider les nombreux volontaires à s’expatrier sur ce bout de terre de l’océan Indien. Pour optimiser cette expérience, certains éléments doivent cependant être considérés.
Pour profiter de la clémence du climat à l’année et jouir de cette douceur de vivre inhérente à l’île, le postulant à l’expatriation doit néanmoins pouvoir rentrer dans une catégorie de profils établis par les autorités mauriciennes.
La toute première étape pour obtenir le fameux sésame consiste à instruire une demande auprès de l’Economic Devlopment Board, organisme ayant autorité à délivrer les permis de résidence aux étrangers. Les dossiers remis doivent contenir de nombreux éléments, parmi lesquels l’état de santé du demandeur, son certificat de moralité (qui correspond à l’extrait de casier judiciaire français) ou encore la justification de ses compétences dans l’activité annoncée, sur lesquels vont s’appuyer l’EDB pour rendre sa décision.
Le permis le plus convoité est celui de la résidence permanente. Mais il ne peut être délivré qu’à la seule condition d’acquérir un bien immobilier, appartement ou villa, d’au moins 500 000 USD, inscrit dans les schémas immobiliers spécifiques d’IRS, RES et PDS. L’obtenir revient ensuite à être fiscalement rattaché à Maurice, à condition d’y vivre au moins 183 jours dans l’année. Néanmoins, étant directement lié au bien acquis, le propriétaire décidant de le revendre perdra aussitôt le bénéfice de son statut fiscal. Tous les autres types de permis sont quant à eux valables trois ans, avec possibilité de le renouveler au delà de cette échéance. Sont concernés le retraité et le professionnel, qu’il soit salarié – avec l’obligation pour l’entreprise de le salarier au minimum à Rs 60 000 -, travailleur indépendant – dépôt bancaire de 30 000 USD pour obtenir un “work permit” et obligation de générer un CA minimum cumulé de Rs 2,4M sur 3 ans – ou investisseur. Celui qui souhaite monter son entreprise dans l’île doit en effet faire une demande de permis d’investisseur, impliquant une mise de départ de 100 000 USD hors achat immobilier, avec obligation de produire un CA de Rs 4M chaque année.
Parmi ce qu’il faut savoir, faire venir ses effets personnels dans le cadre d’un déménagement est exempt de droits de douane, à condition de présenter son permis de résidence au moment de retirer ses affaires. Les articles doivent être déjà utilisés et à usage domestique: meubles, tableaux, linge de maison, appareils hifi électroménagers etc… avec un régime spécial pour les véhicules. Les ressortissants étrangers, – résidents ou non d’ailleurs -, peuvent ouvrir un compte bancaire en amont de leur installation, par l’intermédiaire d’un cabinet de conseil ou cabinet comptable par exemple, et disposer d’un compte courant en roupies ou dans une devise étrangère. Les mouvements de fonds sont libres dès lors que la provenance des fonds est justifiée. Il est recommandé de se faire référencer auprès de l’Ambassade ou du Consulat de son pays d’origine dès son arrivée. Sur le plan de la couverture santé, prendre une assurance de son pays d’origine – la Caisse des Français à l’Etranger pour les Français -, assortie d’une assurance santé complémentaire locale, intéressante en cas d’hospitalisation de longue durée, d’interventions chirurgicales lourdes, ou d’une série d’examens onéreux, est également fortement conseillé.
Pour résumer, si le coût de la vie y est moins élevé qu’en Europe, il l’est néanmoins plus qu’au Maghreb ou en Asie. Mais reste variable selon sa zone géographique d’attache. Résider dans les terres revient moins cher qu’en bord de mer, comme acheter ses fruits et légumes sur les marchés plutôt que dans les supermarchés. Dans le cas de la scolarisation d’enfants, le panel de possibilités est large. A côté des écoles mauriciennes publiques gratuites, le système éducatif mauricien se dote d’un réseau d’écoles françaises, anglaises et internationales (de la maternelle au lycée) de qualité, mais dont les frais restent élevés. Pour se mettre rapidement dans le bain, de nombreuses associations qui ont fleuri en guise de soutien aux expatriés fraîchement arrivés, comme Maurice Accueil pour la région nord, Tamarin Accueil pour la zone ouest représentent des alternatives intéressantes pour avoir accès aux bonnes informations dès l’arrivée et, tisser rapidement un nouveau réseau social et amical.